Biographie

Francis Debeyre, une biographie

Je m’appelle Francis Debeyre (de beyre, l’ours) et après une maîtrise d’histoire, voilà quarante ans que je crée des masques au fond de mon jardin à Lille c’est-à-dire dans le monde.

D’abord, ce furent quelques figures de papier mâché sur des formes de pâte à modeler .

Puis en 1981, j’appris la technique du cuir martelé auprès de Stefano Perocco di Meduna, lui-même élève de Sartori. Pendant quelques années, j’ai exploré le monde de la commedia dell’arte alors en plein revival. J’y reviens parfois car ces masques de caractère sont tenaces et riches d’enseignements.

En 1984, j’ai découvert les masques de Werner Strub, maître absolu du masque. S’en suivirent vingt cinq années d’amicales rencontres et de longues et fructueuses conversations à Genève d’abord puis dans son atelier du Jura. Je dois à Werner le questionnement incessant de la matière, la liberté des formes, l’exigence du travail et tant d’autres trésors …

Ce furent ensuite plus de trente ans de « carrière » au service des arts de la scène: théâtre, danse, cirque, performance. Il me faut ici rendre grâce à la longue liste de mes commanditaires réguliers ou occasionnels, célèbres ou débutants, des théâtres nationaux aux chapiteaux boueux .

Entre deux aventures scéniques, je crée pour moi, imaginant de nouvelles formes , expérimentant d’autres techniques et me constituant ainsi un réservoir de nouveautés.

Elles ont été les sujets de plusieurs expositions itinérantes qui permettaient de montrer le masque autrement, en tête à tête : Têtes &Légendes (1986) Les Mondes Intermédiaires (1992) Les Corps Caverneux (1995) Les Baraques Polichinelles (2001) XIII Carnavaux (2003)Masqueries au musée (2011)L’Homme 100 Masques (2016).

Parfois j’ai complété ces têtes par des costumes imaginés comme les masques du corps. Parfois, j’ai construit des marionnettes qui sont un autre art de la Figure, si proche du masque.

« Cette expérience a, je crois, un nom illustre et démodé que j’oserai prendre ici sans complexe, au carrefour même de son étymologie : sapientia, un peu de savoir, un peu de sagesse et le plus de saveur possible. »

Roland Barthes (leçon)